Surnomée Yogya, « Djodja », par les locaux, Yogyakarta une ville pleine de vie. On s’y sent tout de suite bien et l’ambiance est décontractée. Dans l’avion, la ville que l’on survole s’étend à l’infini, dévoilant peu d’immeubles mais surtout des petites maisons. Prêts à explorer ce petit bijou ?
C’est une ville qui m’a plu pour ses habitants et son ambiance, authentique tout en restant pleine de charme et loin du tourisme de masse. Quelques jours suffisent à explorer le principal, c’est également le point de départ pour Borobudur et Prambanan. On s’y balade à pied ou en Becak (à prononcer « betchak »). Cette ville, à la fois immense et à taille humaine lorsqu’on se ballade dans les ruelles, n’a pas fini de vous surprendre.


Arrivée à Yogyakarta
À l’aéroport, après avoir passé les douanes, se rendre au guichet des taxis pour aller jusqu’au centre. Compter environ 80 000 roupies.
Vous pouvez aussi passer par l’application Grab, mais vous devrez sortir de l’aéroport pour rejoindre le point de rendez-vous quelque peu éloigné (ce que j’ai voulu faire, mais je n’ai jamais trouvé le point de rendez-vous et ai fini par prendre un taxi…)
Que faire à Yogyakarta ?
Les incontournables et les endroits moins connus pour sortir des sentiers battus et découvrir l’authentique Yogya.
Kraton, le palais du sultan

Le palais du Sultan, également appelé Kraton, se trouve dans le centre de Yogyakarta. Il date de 1756, et même si le Sultan y habite encore de nos jours, certaines zones sont ouvertes au public. On y voit se balader des membres du palais en tenue de cérémonie, les femmes en sarong et les hommes en tunique et batik, portant le kriss (poignard traditionnel javanais) à la taille. La visite est ponctuée de petits musées où vous pourrez découvrir au fil des photos l’histoire de Yogyakarta et du Kraton. Toutes les explications sont en indonésien, on s’y perd un peu, il faut prendre un guide si vous souhaitez en savoir plus.
Chaque jour de la semaine a lieu une représentation différente, le jour de notre visite, nous avons pu assister à un concert de l’orchestre de Gamelan, musique traditionnelle originaire de Java et Bali. C’est un ensemble de percussions sur différents instruments en cuivre, créant une mélodie que vous entendrez tout au long de votre séjour en Indonésie. À Java, le rythme est plus lent qu’à Bali.
Autour du palais se trouve le quartier Kraton, où ceux qui travaillent pour le sultan vivent. C’est un dédale de petites ruelles et maisons toutes aussi charmantes les unes que les autres, loin de l’agitation de la ville.
Taman Sari, ou le Water Castle
Le sultan y venait pour se baigner avec sa cour. Il s’agit d’un palais et de cours sobres, avec des bassins d’eau, mais qui garde un certain charme.
L’entrée coûte 15 000 roupies et pour prendre des photos, le permis coûte 3000 roupies.
Ne pas manquer la mosquée souterraine qui est inclue dans la visite, un dédale de chemins souterrains sombres, un endroit étonnant qui vaut le détour.
Alun Alun
C’est un square, un carré d’herbe où sont plantés deux énormes arbres sacrés, vide en journée mais qui s’anime le soir : des warungs installent des tapis et tables basses et les indonésiens s’y retrouvent. C’est aussi ici que vous verrez les célèbres voitures lumineuses, désossées et sans moteur, où le chauffeur pédale, on ne peut plus kitsch. Indonésiens comme touristes montent à bord pour faire le tour de la place dans une voiture Hello Kitty ou un van licorne, la musique à fond, hilares.
Wayang Kulit, ou le théâtre d’ombres
Suite aux conseils d’un petit monsieur rencontré dans la rue (un Indonésien qui nous a confié qu’il n’est jamais sorti de Yogyakarta mais adore écouter du flamenco et de l’opéra à ses heures perdues), nous sommes allés au musée Sonobudoyo qui propose des spectacles de Wayang Kulit tous les soirs à 20 heures, pour 20 000 roupies. À l’entrée, vous trouverez un atelier de Wayang Kulit, ces marionnettes qui font la fierté de Yogyakarta. Elles sont confectionnées en peau de buffle finement ciselée puis peinte, un travail extrêmement méticuleux.
Autrefois, les spectacles de Wayang Kulit jouaient un rôle très important dans la société javanaise, et contaient histoires et légendes, puis sont devenues une manière de critiquer les problèmes sociaux et politiques.
Les dalang, qui manipulent les marionnettes derrière un drap blanc et donnent leur voix aux personnages, sont très respectés. Ils sont accompagnés de tout un orchestre de gamelan, percussions de cuivre et de bambous. Des chaises sont disposées de chaque côté de la scène : on peut observer le spectacle de face, où les marionnettes sont projetées sur un drap blanc, ou de derrière, où l’on peut admirer l’orchestre, le dalang et les chanteuses. Un expérience fascinante.
Prawirotaman
Une rue touristique certes, mais qui reste agréable et regorge de petits restaurants, hôtels et boutiques. Vous croiserez aussi de belles fresques de street-art dans le quartier. C’est ici que beaucoup choisissent de loger, le quartier est agréable et proche du centre.
Malioboro
Rue très touristique, les « Champs Élysées » de Yogya, en plus chaotique, très animée le soir. C’est une rue commerçante avec un marché où vous trouverez surtout des vêtements, batiks et souvenirs.
Borobudur
Borobudur est une des raisons pour lesquelles je voulais me rendre à Yogyakarta. C’est le plus grand monument bouddhiste du monde. Classé à l’UNESCO, c’est un édifice majestueux de plusieurs étages décorés de bas-relief sculptés. Vu du ciel, cet ensemble forme un mandala immense. Il est surtout connu pour son sommet où les stûpas mythiques abritent des statues de bouddha. Une fois en hauteur, le Merapi se profile à l’horizon.
Des excursions d’une journée sont organisées pour visiter Borobudur puis Prambanan. Nous sommes partis avec Jogjakarta, Heritage Journey, que je vous conseille, mais vous pouvez aussi voir directement auprès de votre hôtel/airbnb/guesthouse, qui aura toujours une option à vous proposer, et le guide viendra ainsi vous chercher directement à l’hôtel le matin. Différentes options s’offrent à vous :
- Borobudur au lever du soleil, puis Prambanan : départ à 4 heures du matin, retour à 13 heures, pour environ 635 000 roupies par personne.
- Borobudur puis Prambanan en une journée : départ à 8 heures du matin, retour à 16 heures, pour environ 150 000 roupies par personne.
Partir à 4 heures du matin devrait vous permettre d’éviter la foule, en théorie. Mais c’est tellement connu que beaucoup choisissent cette option et le sunrise tour et vous serez loin d’être seuls. Vous courrez également le risque de vous retrouver sous les nuages, la brume se levant plus tard.
Sur les conseils de notre hôte, nous avons opté pour le départ à 8 heures du matin. Il faut compter une heure et demi de trajet. C’est l’occasion d’admirer la magnifique campagne javanaise, les petits villages et les rizières.
Mon conseil : vous arrivez en même temps que les autres groupes, mais attendez que tout le monde redescende. Vous aurez Borobudur pour vous ! Rien de plus magique. Tandis que tout le monde s’en va, restez et appréciez le calme.
Prambanan
Après deux heures à Borobudur, il est temps de prendre la route direction Prambanan ! Deux heures de trajet et une pause déjeuner dans un warung plus tard, nous arrivons sur le site.
Prambanan est quant à lui le plus grand ensemble religieux hindou d’Indonésie.

Mon conseil : Après avoir visité le premier ensemble de temples, Candi Prambanan, continuez ! Certes, il faut marcher un peu (un peu plus d’un kilomètre au nord), mais les autres temples valent le coup d’œil. Alors que tout le monde reste dans les environs du premier temple, vous pourrez découvrir Candi Lumbung, Candi Bubrah mais surtout Candi Sewu, le plus impressionnant, temple bouddhiste dans cet ensemble hindouiste. Nous étions seuls dans ce dédale de 250 temples. Le tremblement de terre en 2006 ayant détruit l’ensemble, qui est actuellement en reconstruction, vous vous baladerez alors entre les temples et des amas de pierres prêts à être reconstruits, une visite irréelle et émouvante.
Où dormir à Yogyakarta ?
Nous avons logé au Patio Yogya, idéalement situé à deux pas du quartier Kraton. Les hôtes, Endo et Samsul, sont aux petits soins et ont même préparé une carte du quartier avec les bonnes adresses.
Les meilleurs quartiers où dormir sont le Kraton (proche du palais du sultan, water palace et alun-alun, et à quelques minutes de becak de tout le reste), Prawirotaman pour être proche de nombreux restaurants, et Malioboro si vous souhaitez un endroit plus animé le soir.
Où manger à Yogyakarta ?
- Via Via : mon coup de cœur à Yogya, j’y suis retournée plusieurs fois. Une cuisine indonésienne avec des touches occidentales, le tout fait-maison et pour un prix raisonnable. Beaucoup d’options vegan. C’est aussi une agence de voyage, guest-house, il y a même des cours de yoga.
- Gudeg : cuisine locale, spécialités indonésiennes très bonnes.
- Angkringan Hurja : une pépite. Un endroit qui ne paye pas de mine, seulement connu des indonésiens. Un self-service, pour un plat avec riz, petits légumes, tempe et tofu, rolls : 15 000 roupies, soit un euro.
- Ruang Seduh : connu pour servir le meilleur café de Yogya. Idéal pour le goûter.
Se déplacer dans Yogyakarta
À Yogyakarta, si vous êtes dans le centre dans le quartier Kraton, la plupart des visites sont facilement accessibles à pied. Mais avec la chaleur et après une journée de marche, rien de plus facile que de trouver un Becak, une banquette sur un véhicule à trois roues poussé par un vélo ou un scooter. C’est un bon moyen de se rendre d’un point à un autre tout en découvrant la ville. Les chauffeurs sont toujours souriants et connaissent la ville comme leur poche, pensez à négocier le prix avant la course (dans la limite du raisonnable, les conducteurs doivent souvent louer leur véhicule pour travailler et quand même gagner leur vie), qui vont de 20 000 à 60 000 selon la distance et le type de Becak (vélo ou scooter).
Vous pouvez aussi louer un scooter, les rois de la ville, ou faire appel aux chauffeurs Grab en scooter ou en voiture.
Conseils pour un séjour réussi à Yogyakarta
- Tout se paye en liquide. Pensez à changer de l’argent pour tout votre séjour. Après avoir comparé les taux, nous sommes passés par le bureau de change Mulia Money Changer (rue Malioboro). Vous pouvez aussi retirer de l’argent, dans la limite de 1 250 000 roupies par retrait (attention aux commissions !).
- Partez du principe que tout se négocie, sauf lorsque le prix est déjà indiqué.
- Je vous conseille de rester au moins 3 nuits pour faire tout ce qui est cité dans cet article.
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